La laïcité est notamment définie par la loi de 1905 de séparation des églises et de l’État. La laïcité est un concept introduit à la Révolution Française : fin des privilèges ecclésiastiques, liberté de conscience, limitation des libertés religieuses . Elle induit la stricte séparation de l’État et des religions, sécularise les pouvoirs publics, l’éducation et la santé.
SUD Éducation affirme son attachement au principe de neutralité de l’État et de ses institutions, posé par la loi de 1905.
L’État n’a rien à voir avec les religions et est « neutre ». Il doit seulement s’assurer que la pratique religieuse ne trouble pas l’ordre public.
Mais c’est quoi la laïcité ?
Sans pouvoir prétendre répondre de façon définitive à cette question, nous pouvons avancer trois axes de réflexion :
1. Sud Éducation Limousin refuse la laïcité telle qu’elle est définie, promue et utilisée par tous les gouvernements, à savoir une laïcité fourre-tout sur le papier, érigée comme un dogme, mais en réalité stigmatisante, exclusive, islamophobe, hypocrite, colonialiste et électoraliste.
Prenons pour exemple Sarkozy lorsqu’il fait adopter une loi en 2004 stipulant : « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit », et que par la suite en 2007, il affirme la supériorité du curé ou du pasteur sur l’instituteur : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »
Sud Éducation Limousin se positionne toujours pour l’abrogation d’une telle loi, hypocrite, à tendance islamophobe et électoraliste, et s’oppose radicalement à cette définition de la laïcité.
Nous revendiquons une laïcité anti-raciste, anti-impérialiste, inclusive et émancipatrice.
Nous affirmons la nécessaire neutralité des agent.es, garant.es des libertés individuelles des parent.es et des élèves.
Cette position implique des considérations éducatives et une vision de la laïcité comme un processus en évolution, mis au travail dans les établissements scolaires.
2. Sud Éducation Limousin affirme que le meilleur moyen pour lutter contre les dogmatismes reste la pédagogie, la connaissance de l’histoire des religions et des faits religieux mais aussi l’ouverture culturelle. Cela passe par nos pratiques dans la classe (le recours à des pédagogies de lutte : critiques, coopératives et émancipatrices), mais aussi dans les établissements.
Le syndicat se doit d’être un relais en produisant divers matériels et supports militants pour créer d’autres appréhensions communes de la laïcité. Ce sont les moyens de s’émanciper de deux dogmes : celui de la laïcité pratiquée par l’État et celui inhérent aux religions et aux normes sociales qui en découlent.
Si Sud Éducation Limousin ne rejette pas les croyances personnelles, il combat toute forme de domination.
3. Sud Éducation Limousin dénonce et s’oppose sans appel au fait que l’enseignement privé souvent catholique soit financé en partie par l’État (salaires des profs) et que les communes soient obligées de participer aux frais de scolarité des enfants scolarisés dans le privé.
Nous voyons ici une preuve supplémentaire de l’hypocrisie des postures gouvernementales auxquelles nous pouvons ajouter le maintien des fêtes catholiques dans le calendrier scolaire, la prégnance des us et coutumes catholiques dans les cantines scolaires, etc.
Sud Éducation Limousin revendique donc l’arrêt immédiat du financement par l’État de toute structure éducative privée.